Construction de l’usine d’eau potable Saint-Germain à Brive-la-Gaillarde (19)
C’est un projet d’envergure qui a vu le jour sur les hauteurs de Brive-la-Gaillarde en Corrèze. L’usine de production d’eau potable de Saint-Germain mise en service à la fin de la guerre en 1945, a été déconstruite pour laisser place à un équipement innovant et performant (450 m3/h) fournissant une eau de meilleure qualité.


Entretien avec Jean-Louis MICHEL et Hélène MOULINIER

Ce projet est présenté par :
- Jean-Louis MICHEL est Conseiller délégué en charge de l’assainissement à la CABB et était membre du jury pour la construction de l’usine d’eau potable de Saint-Germain
- Hélène MOULINIER est Cheffe du Service de l’Eau (au démarrage du projet) et actuellement Directrice adjointe « Protection de la Ressource en Eau » à la CABB
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment le sujet de la construction de l’usine d’eau potable s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?
En 2008, la réalisation d’un audit complet des ouvrages de stockage et de production d’eau potable de la Communauté d’Agglomération de Brive (CAB) a permis de mettre en évidence les investissements à réaliser en priorité sur le territoire par le Service de l’Eau. Cet audit a mis en lumière la situation de l’usine de Saint-Germain à Brive-la-Gaillarde, plus précisément une vétusté importante du génie-civil ainsi qu’une inadaptation du traitement à certaines pollutions (bloom de cyanobactéries notamment) orientant, de ce fait, la collectivité vers une reconstruction plutôt qu’une réhabilitation de l’usine.
Au vu des budgets contraints, la priorité a tout d’abord été donnée aux travaux de modernisation de l’usine de production d’eau de Pigeon Blanc (Ussac, 2012-2014) puis à la création de la CABB et à celle d’Agudour (Voutezac, 2018-2019).
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
En 2016, afin d’appréhender les différentes techniques de traitement, les contraintes de construction et l’exploitation des usines d’eau potable, les élus membres du jury de l’usine de Saint-Germain ont visité plusieurs usines avec différents constructeurs : Usines de Moissac (82), Biscarosse (40), Saint-Emiland (71) et Vierzon (18).
Par ailleurs, la Cheffe du Service de l’Eau, ingénieur « eau et environnement » de formation a quant à elle suivi des formations professionnelles au sein de l’Office International de l’Eau afin notamment de parfaire ses connaissances dans les traitements d’affinage de l’eau et la prévention et le traitement des cyanobactéries.
Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
L’étude d’avant-projet, menée avec l’assistant à maîtrise d’ouvrage SOCAMA Ingénierie (Tulle), en collaboration avec le service de l’eau et l’exploitant, en 2015-2016, a permis de définir la capacité optimale de la future usine, son emplacement et ses objectifs de performance.
Par conséquent, afin de respecter le budget contraint (5 millions d’euros hors taxes), en 2016, les élus de la CABB ont validé le maintien de l’usine sur le site actuel avec la conservation du bâtiment technique construit en 1989 et des réservoirs d’eau traitée et la démolition des autres ouvrages de traitement vétustes.
Par ailleurs, au vu des interconnexions existantes avec les unités de distribution voisines, le choix a été fait de porter la capacité de production de la future usine à 450 m3/h soit 9 000 m3/j répartis ainsi sur les deux ressources alimentant l’usine : la source de l’Adoux et la retenue du barrage de La Couze.
Quant aux objectifs de performance, les élus ont souhaité disposer d’une usine performante, évolutive, optimisée en termes de coûts d’exploitation, sécurisée et intégrée dans son environnement résidentiel.
Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?
Les principaux sujets à maîtriser sont nombreux mais je pense que la première chose à faire est de bien appréhender le financement au regard de la bonne gestion budgétaire. Il faut également bien répondre aux besoins, les anticiper, être efficient afin ne pas faire du surdimensionnement. Il faut bien sûr maîtriser la gestion de projet, les marchés publics, la règlementation sur l’eau et les aspects techniques du traitement et de la distribution de l’eau (hydraulique, génie-civil, …) mais également la sécurité et la gestion environnementale (déchets…).
Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
Le bon dimensionnement a été déterminé lors des études d’avant-projet avec l’AMO, en fonction de l’évolution des consommations et de la capacité des autres usines du territoire. Les citoyens ont pu appréhender le projet grâce aux 3 réunions publiques organisées entre 2016 et 2019 avec les riverains du quartier concerné. Ces derniers ont également été invités à l’inauguration et à la visite de l’usine organisée le 2 juillet 2022.
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
L’agence de l’eau Adour-Garonne a financé 30% sur la partie traitement des rejets d’eaux sales.
Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la CABB dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Les acteurs qui nous ont accompagnés sont nombreux. Depuis le démarrage, les exploitants du site : Saur puis Suez Eau France, à partir de la mise en régime de la nouvelle usine, ont activement participé au projet.
Bien évidemment l’entreprise mandataire Degrémont France Assainissement a assuré la bonne réalisation du projet, en partenariat avec ses co-traitants (Touja, Waroude Automation, Bruno Jacq, l’agence Clary Architectes et Le Clos des Cèdres) et nombreux sous-traitants (Colas, Brive Froid Climatisation, Rebière…).
Il y a aussi eu l’Agence de l’eau Adour-Garonne, la délégation de la Corrèze de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, le service de police de l’eau de la DDT de la Corrèze, sans oublier SOCOMA Ingénierie, DEKRA pour la sécurité du chantier et SOCOTEC pour le contrôle technique des ouvrages.
Profitez d’une offre de financement des projets en faveur de l’environnement : gestion de l’eau, etc.

Le projet en détails
Dates clés
2015
2016 - 2017
2019
2022
Chiffres clés
5 095 417
9 000
18
À retenir
Bonne adaptation des entreprises au contexte lié à la Covid 19 et aux contraintes sanitaires strictes imposées, comme par exemple la distanciation entre les ouvriers.
L’usine a été optimisée en termes de coûts de fonctionnement avec une alimentation gravitaire et l’utilisation de procédés peu énergivores tels que le Pulsatube.
Le budget très contraint pour une usine de cette capacité. Puis, le procédé de traitement est simple et compact mais malgré tout avec une évolutivité possible en cas de dégradation de la qualité de l’eau dans les années à venir.
Ressources
La Montagne - Reconstruction de l'usine d'eau potable de Saint-Germain à Brive
A partir du mois de mars 2020, l'usine d'eau potable de Saint-Germain à Brive va être au cœur d'un immense chantier jusqu'à la fin 2021
La Montagne - Découvrez à quoi va ressembler la future usine d'eau potable de Saint-Germain, à Brive
Dix-huit mois de travaux s’annoncent pour construire la future station d’eau potable de Saint-Germain, à Brive, dès mars prochain.
Les partenaires de ce projet

Agence de l'eau Adour-Garonne

ARS Nouvelle-Aquitaine
Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

Suez Eau France

Socotec

Socoma Ingénierie

DEKRA

Degrémont France Assainissement - SUEZ

SAUR
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